L'absolu des paysages
Editions Le pas tranquille
Imprimerie de Bretagne
Juillet 2017
PAYSAGES 1
il y a la
vague
texte
sonore de l’innocence.
au loin sur
les côtes
perdues à
l’angle de gestes imposssibles
ces
égratignures.
elles
battent sur les rivages.
cette
étrange aventure
sous mes
paupières froides.
+++
Un pari
blanc
sur les tertres
du ciel,
verbe
d’algue, tenté par les poulpes lointaines.
c’est un
jeu que j’embrasse
au cou du
sable fin.
+++
Le
« Rouvre »
trouer cet
écran vert.
ciseaux de
la marche
pour
découvrir ce bief
là où
l’humus refait les anneaux de l’ombre.
Rouvre,
ensorcellement
et pourtant
le
tranchant de cette heure qui ne sera jamais une autre,
me
plongeant
ici
dans une
absence de légende.
+++
La pesée
des eaux
la mer peut
quelquefois paraître tenir en équilibre sur quelque galet irradié, comme si son
sort dépendait alors du seul battement de nos paupières.
c’est à ce
moment là que, bien plus que l’œil, le corps tout entier peut en frémir,
parcouru qu’il est, de cette onde marine qui est aussi le léger souffle d’un
déséquilibre.
Revue Souffles, n°250-251,
décembre 2015
+++
passagers
de la nuit,
médiateurs
du songe,
ô poulpe
sous les
nuages fous d’avoine.
+++
PAYSAGES 2
Au large de Kalymnos
Mer à l’écorce brisée,
montrant ses arêtes de
poisson,
tandis que dorment derrière
nous
les ruines de Telendos.
Revue A l’index, n°30, mars 2016
+++
Moni Preveli
Dans l’espace blanc
du silence,
un verre brisé
regardé à la loupe
nous dégage
de toute pesanteur
Revue A l’index, n°30, mars 2016
+++
Ce paysage qui s’éloigne,
parfait arrondi de l’église
dans le sillage du bateau,
comme dans ta mémoire.
la pluie sur cette île
grecque
qui ne ressemble à aucune
autre,
comme ta mort
sans doute
quand elle se glissera dans
l’absolu
défilement des paysages.
Revue A l’index, n°30, mars 2016
+++
Les portes battantes de
l’insomnie
ouvertes sur la grande voix
des dunes,
les barques à l’abandon
déplaçant les rivages
+++
Fragments
de paysage
mesures de
nos états.
Dans un
premier regard
le frisson
innommé
renverse
l’horizon,
mesure de
notre émoi.
Le paludier
du printemps
déplie
l’air d’un matin
+++
PAYSAGES 3
Au delà du paysage,
dans la promesse que te tend
le soleil couchant,
tu verras cette large dune
éclairée,
puis,
le rose au goût de sel
ou bien ton corps étendu
dans l’équilibre des sables.
+++
Le rite du chenal.
Pour renouer avec
l’absolu de l’île,
il te faudra attendre
le signal des mouettes.
+++
A Emma, souveraine
Que cherches tu
dans les plis du granit,
quand la mer étale
suspend tes pas ?
Sais tu seulement que ton
avenir
est tout entier
dans le bleu de la mer ?
Insondable pourtant
mais tu es forte et résolue
comme ce rocher
que tu apprivoises.
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