jeudi 19 octobre 2017

Quelques poèmes tirés de:
L'absolu des paysages
Editions Le pas tranquille
Imprimerie de Bretagne
Juillet 2017


PAYSAGES 1

il y a la vague
texte sonore de l’innocence.

au loin sur les côtes
perdues à l’angle de gestes imposssibles
ces égratignures.

elles battent sur les rivages.

cette étrange aventure
sous mes paupières froides.

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Un pari blanc
sur les tertres du ciel,
verbe d’algue, tenté par les poulpes lointaines.

c’est un jeu que j’embrasse
au cou du sable fin.

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Le « Rouvre »

trouer cet écran vert.
ciseaux de la marche
pour découvrir ce bief
là où l’humus refait les anneaux de l’ombre.

Rouvre,

ensorcellement

et pourtant
le tranchant de cette heure qui ne sera jamais une autre,
me plongeant
ici
dans une absence de légende.

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La pesée des eaux

la mer peut quelquefois paraître tenir en équilibre sur quelque galet irradié, comme si son sort dépendait alors du seul battement de nos paupières.

c’est à ce moment là que, bien plus que l’œil, le corps tout entier peut en frémir, parcouru qu’il est, de cette onde marine qui est aussi le léger souffle d’un déséquilibre.

Revue Souffles, n°250-251, décembre 2015

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passagers de la nuit,
médiateurs du songe,

ô poulpe
sous les nuages fous d’avoine.

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PAYSAGES 2

Au large de Kalymnos

Mer à l’écorce brisée,
montrant ses arêtes de poisson,
tandis que dorment derrière nous
les ruines de Telendos.

Revue A l’index, n°30, mars 2016

+++

Moni Preveli

Dans l’espace blanc
du silence,
un verre brisé
regardé à la loupe
nous dégage
de toute pesanteur

Revue A l’index, n°30, mars 2016

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Ce paysage qui s’éloigne,

parfait arrondi de l’église
dans le sillage du bateau,
comme dans ta mémoire.

la pluie sur cette île grecque
qui ne ressemble à aucune autre,

comme ta mort
sans doute
quand elle se glissera dans l’absolu
défilement des paysages.


Revue A l’index, n°30, mars 2016

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Les portes battantes de l’insomnie
ouvertes sur la grande voix des dunes,

les barques à l’abandon
déplaçant les rivages

+++

Fragments de paysage
mesures de nos états.

Dans un premier regard
le frisson innommé
renverse l’horizon,
mesure de notre émoi.

Le paludier du printemps
déplie l’air d’un matin

+++

PAYSAGES 3

Au delà du paysage,
dans la promesse que te tend le soleil couchant,
tu verras cette large dune éclairée,
puis,
le rose au goût de sel
ou bien ton corps étendu
dans l’équilibre des sables.

+++

Le rite du chenal.

Pour renouer avec
l’absolu de l’île,

il te faudra attendre
le signal des mouettes.

+++

A  Emma, souveraine

Que cherches tu
dans les plis du granit,
quand la mer étale
suspend tes pas ?

Sais tu seulement que ton avenir
est tout entier
dans le bleu de la mer ?

Insondable pourtant
mais tu es forte et résolue
comme ce rocher
que tu apprivoises.






















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