Programme « Ecrans. Interroger les relations des jeunes aux écrans ».
Questions aux professionnels
Institut de journalisme de Bordeaux Aquitaine, IJBA.
Rencontre le 15 juin 2009
Thierry Lancien, Bordeaux 3, MICA
Dans un premier temps le programme de recherche « Ecrans » compte s’intéresser à un public jeune, en l’occurrence celui des étudiants.
Le questionnement que nous voudrions opérer porte sur les attentes, les représentations, les usages, les postures spectatorielles de ces jeunes par rapport aux écrans du cinéma, de la télévision, de l’ordinateur et des appareils mobiles (baladeurs vidéo, téléphones mobiles).
Voici quelques unes des questions que nous aimerions aborder lors de la première rencontre professionnels/chercheurs du 25 juin 2009 qui se tiendra à l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine (IJBA)..
Permanences et changements
Du côté de la relation aux écrans « classiques » (cinéma, télévision) existe-t-il des pemanences fortes ou bien pensez vous que ce sont les changements qui dominent ?
Comment peut-on affiner ces questions ?
On peut prendre deux exemples : celui du cinéma et celui de la télévision.
Pour le cinéma, on peut faire l’hypothèse qu’une tendance forte demeure, celle de la fréquentation des salles mais qu’elle est traversée par des changements qui sont à identifier. Par exemple les jeunes viennent-ils voir certains films au cinéma, réservant le visionnement d’autres films à Internet ou aux DVD ? Cette différenciation, si elle existe, touche-telle les genres, les acteurs, les types de production.
Le cinéma en salle s’inscrit-il plus dans une culture collective du cinéma, alors que le visionnement sur Internet s’inscrirait dans une culture plus personnelle qu’il faudrait caractériser ?
Pour la télévision c’est sans doute le changement qui domine. Mais là encore les choses doivent être nuancées. Si les jeunes regardent de moins en moins la télévision , il faut préciser qu’il s’agit de l’écran de télévision. Ils regardent par contre des émissions sur Internet. On peut faire l’hypothèse que ce changement de support correspond à de nouvelles demandes par rapport à la télévision. Demandes qui affectent d’ailleurs la nature des programmes eux mêmes.
Ces demandes peuvent être :
-une demande à la carte qui correspond au désir de regarder des émissions quand on veut, en se libérant ainsi des contraintes de la programmation télévisuelle. Les différentes chaînes de télévision l’ont bien compris et proposent donc sur leurs sites des émissions à ragarder ou à télécharger. Elles peuvent aussi proposer à des sites de partage de vidéos très regardés par les jeunes (YouTube, Dailymotion) des émissions. Canal Plus a ainsi organisé récemment une avant première de la série Skins sur MSN.
-la deuxième demande pourrait être qualifiée de participation. On sait que la télévision a mis en avant depuis quelques années la participation du public et même plus encore de l’individu aux émissions qu’elle propose. Les jeux, les concours (comme la Star Academy) et bien sûr la « télé-réalité » sont emblématiques de cette tendance. Mais aujourd’hui le jeune public demande plus. Il souhaite intervenir dans la conception même des programmes. C’est bien pourquoi France 4 par exemple vient de proposer aux internautes d’élire un scénariste dans le cadre d’un concours lancé pour l’écriture d’une série.
-la demande interactive enfin est celle qui vient directement de la pratique par les jeunes des jeux vidéo et qui fait dire à certains que ceux-ci sont devenus spectacteurs. Ce désir d’intervenir directement dans les programmes au niveau de l’histoire, des personnages est suffisamment prise au sérieux pour qu’une chaîne comme ARTE réfléchisse à des fictions télévisuelles interactives et que le Centre National du Cinéma finance des programmes de rcherche.
Nouvelles attentes
Que vous soyez acteurs dans le domaine du cinéma, de la télévision, de l’Internet, des supports mobiles, quelles sont les nouvelles attentes que vous percevez ?
Par exemple en termes de programmes, de contenus, de documents ?
Les nouveaux supports de réception (ordinateur pour Internet, baladeur vidéo, téléphonie mobile) amènent-ils à préférer des programmes courts, des extraits ou encore des genres particuliers ?
Dans le domaine de la presse, le rapport à un certain type d’information sur Internet influence-t-il le rapport que les jeunes peuvent avoir avec la presse papier ?
Nouveaux usages et hybridations des usages
La question précédente rejoint celle de l’hybridation des usages, notamment des usages anciens hybridés par les usages nouveaux ?
Dans quelle mesure l’usage d’un écran en particulier influence-t-il l’usage, le rapport qu’on a avec d’autres écrans ?
Attentes diversifiées et reconfigurations
Ne faut-il pas faire l’hypothèse que la multiplication des écrans, loin d’homogénéiser les relations qu’on a avec eux va s’accompagner d’attentes diversifiées et de reconfigurations.
Le cas de la télévision est à cet égard intéressant. Alors que les jeunes la regardent sur des écrans d’ordinateurs, la montée en puisasance des grands écrans pourrait s’accompagner d’attentes nouvelles en termes de programmes.
Questionnement général
Les catégories d’écrans (écran de représentation, de transmission, d’action, de simulation, de contact) et les relations aux écrans (expérience, fréquentation, activité, relation) présentées dans le texte de cadrage de la recherche doivent permettre de repérer dans la relation des jeunes aux écrans des permanences s’il en existe aussi bien que des transformations qui peuvent être des hybridations, des subsitutions ou de véritables abandons.
mercredi 10 juin 2009
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